samedi 3 mai 2025

"Les 80 Kilomètres"

Elena Moretti, historienne spécialisée en linguistique ancienne, fut convoquée par un canal discret. Un message sans entête, crypté, livré à sa boîte aux lettres physique, manuscrit, signé d’un seul mot : Petrus. Trois jours plus tard, elle se tenait dans un ascenseur sans indication de niveau, descendant dans le ventre de la Cité du Vatican.

Le préfet de la Bibliothèque Secrète la reçut sans préambule. Il posa une tablette de métal noir sur la table. Gravée de symboles sumériens, égyptiens et... autre chose. Elle reconnut des runes qui ne figuraient dans aucun registre académique connu.

« Ce fragment a été découvert dans la section XII des Archives Apostoliques. Nous avons activé protocole Omega. »

Elena sentit la température chuter.

Les Archives Apostoliques ne ressemblaient à aucune bibliothèque. Ce n’était pas un lieu d’étude, mais un sanctuaire de confinement. 80 kilomètres de rayonnages blindés, répartis dans un labyrinthe de couloirs surveillés, gardés non seulement par des hommes, mais aussi par des machines dont l’origine semblait remonter à une autre époque ou un autre monde.

Dans une salle estampillée Aeternum-9, elle découvrit un manuscrit en peau de reptile daté d’avant le Déluge qui comportait des runes identiques au fragment qu'on venait de lui montrer. La traduction partielle révélait des descriptions de portails interdimensionnels, de systèmes stellaires liés à l’ADN humain, et de "Messagers tombés" qui avaient pactisé avec des prêtres antiques.

Chaque pas dans les Archives rapprochait Elena d'une vérité interdite : l’humanité n’était pas seule, et ne l’avait jamais été. Les grandes civilisations n’étaient pas mortes… elles avaient été effacées.

Elle savait que le Vatican n’avait jamais été un simple centre religieux. Il était un verrou. Une digue dressée contre une mémoire trop puissante pour être assumée.

Mais la digue fuyait. Depuis des mois, des documents filtrés apparaissaient en ligne. Des extraits de parchemins traduits, des schémas de machines énergétiques semblables à ceux de Nikola Tesla, des récits d’alliances entre papes et entités venues d’"autres sphères de lumière".

Quelqu’un d'autre qu'elle ou quelque chose voulait que la vérité sorte. Elena n’était pas la seule. D’autres "éveillés" à travers le monde recevaient des informations, et mêmes des visions. Un réseau invisible se formait. Un mouvement que le Vatican ne pouvait plus contenir.

Le silence millénaire se brisait.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire