jeudi 8 mai 2025

Qu'est-ce que véritablement un Dragon

🐉 Le Dragon n’existe pas : une lecture interdite du mythe royal

Le dragon. Figure mythique universelle, présent dans toutes les cultures. Monstre ailé, gardien de trésors, ravisseur de princesses, cracheur de feu et de chaos. Il est ce que le héros doit vaincre. Et nous avons tous applaudi : Saint Georges, Siegfried, Hercule, Thésée, Arthur...
Mais si nous nous étions trompés depuis le début ?
Et si le dragon n'était pas le monstre qu'on nous décrit, mais la victime d'une mise en scène ancestrale ?
Et si, en vérité, le dragon, c’était le fils du roi ?

👑 Quand le père craint le fils

Dans de nombreuses monarchies anciennes, mythiques ou historiques, le roi vit avec une peur : celle de voir son pouvoir lui être arraché par son propre héritier.
Un fils qui grandit trop vite, qui suscite l’admiration du peuple, qui devient fort, aimé, audacieux...
Alors le roi se sent menacé.
Et que fait un roi qui a peur ? Il sacrifie.
Mais pour rendre le sacrifice acceptable, glorieux même, il faut une transformation symbolique : le fils devient le dragon.

🐲 Le dragon : un monstre fabriqué

Le roi ne peut pas dire « je tue mon fils », alors il dit : « j’ai vaincu un monstre ». Il construit autour de lui un récit où l’innocent devient un danger, le successeur devient un usurpateur, le prince devient une bête.

Et plus le fils est fort, plus la bête est décrite comme terrible.

Le peuple, crédule ou conditionné, applaudit. On glorifie le roi pour avoir « sauvé le royaume », alors qu’il a simplement éliminé son rival le plus naturel : son propre enfant.

Le mythe du dragon, c’est la sublimation du régicide inversé : c’est le roi qui tue, mais qui se fait passer pour le sauveur.

🔥 Le feu du dragon : la puissance du renouveau

Pourquoi le dragon crache-t-il du feu ? Parce qu’il incarne la puissance vitale, créative, dangereuse du renouveau. Le feu, c’est la chaleur de la jeunesse, le pouvoir du changement, le feu sacré de l’ascension.
Ce n’est pas un feu destructeur, c’est un feu qui menace l’ordre établi.

Le roi ancien veut éteindre ce feu. Il veut préserver l’ordre figé, le statu quo.
En tuant le dragon, il tue la possibilité d’un monde neuf.

🧬 Mythes à l’envers : Minotaure, Zeus, Arthur

Prenons quelques exemples classiques à la lumière de cette lecture :

  • Le Minotaure : fils caché du roi Minos, enfermé dans un labyrinthe. On le dit monstre, mais peut-être est-il simplement le prince sacrifié pour préserver l’ordre de la cour.

  • Zeus : fils de Cronos, que celui-ci tente de dévorer de peur d’être renversé. Cronos crée le dragon qu’il redoute : le fils qui le détrônera.

  • Arthur Pendragon : pourquoi porter le nom du dragon, sinon parce qu’il hérite de cette peur ancestrale ? Il est à la fois l’enfant-destin et le monstre à contrôler.

👶 Le fils est le monstre

Ce que révèle cette grille de lecture, c’est une peur archaïque du renouvellement. Le roi, incarnation de l’ordre ancien, voit dans le fils, l’innocent, le neuf, le pur, un danger.

Mais il ne peut le reconnaître comme tel sans se condamner. Alors il transforme le fils en dragon, et se donne le beau rôle.
Et nous, génération après génération, avons appris à acclamer les régicides symboliques en croyant célébrer des héros.

🕊️ Vers un nouveau mythe

Et si le héros n’était pas celui qui tue le dragon,
mais celui qui reconnaît le fils,
lui tend l’épée,
et abdique avec grandeur ?

Ce jour-là, le dragon ne crachera plus le feu. Il deviendra ce qu’il a toujours été :
le porteur d’un monde meilleur.





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