J'ai imaginé une histoire d'amour entre deux papillons éphémères. Une romance d'une seule et éternelle journée.
Le premier battement d’aile d’Ivoire fut une révélation. À peine sorti de sa chrysalide, il sentit l’appel du vent, la caresse du soleil sur ses ailes nacrées. Le monde était vaste, lumineux, et surtout, terriblement pressé.
Elle, elle s’appelait Azur. Elle était déjà en vol lorsque leurs chemins se croisèrent. Une lueur bleutée, vibrante, insaisissable. En un regard, une danse s’imposa à eux. Un vol en spirale, une course effrénée au-dessus des fleurs, comme si l’univers n’existait que pour orchestrer leur rencontre.
- Qui es-tu ? demanda Ivoire en virevoltant à ses côtés. - Une illusion, peut-être, murmura Azur. Ou un battement d’aile dans l’immensité.
Ils savaient tous les deux. Ils savaient que le temps filait, que le crépuscule marquerait la fin. Pourtant, ils choisirent d’aimer. Chaque instant était une éternité dans leurs yeux. Ils dansèrent au-dessus des prairies, effleurèrent l’onde d’un ruisseau, défièrent la brise du matin.
Mais le jour déclina. Leurs forces, peu à peu, les abandonnaient. Ils s’accrochèrent l’un à l’autre dans un dernier vol fragile, leurs ailes frémissant sous le poids du temps qui s’écoule.
- C’était BEAU, dit Azur. - C’était TOUT, répondit Ivoire.
Et quand la nuit tomba, leurs ailes cessèrent de battre, mais leur amour, lui, resta suspendu à jamais dans le silence du vent.
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