Quand la comète changea de forme
La première alerte vint lorsqu’un astronome chilien partagea une photo où la “comète” semblait se déplier.
Pas fondre. Pas se fragmenter.
Mais se déplier, comme un insecte quittant une chrysalide.
La photo devint virale.
Une deuxième image apparut : la forme avait encore changé. Des angles nets, comme une architecture glissant dans l'espace.
Puis, plus aucun observatoire indépendant ne parvint à calibrer correctement ses instruments.
Quelque chose brouillait les mesures.
La NASA déclara que toute information circulant sur les réseaux sociaux était erronée.
Mais ils n’osèrent pas montrer leurs propres images.
Sur les plateaux TV, les journalistes évitaient tous la même question :
“Que voit-on réellement ?”
Puis le monde changea de sujet.
Les drones : La première apparition eut lieu à l’aéroport de Düsseldorf.
Un objet blanc et silencieux stationnant à moins de dix mètres au-dessus d’un Airbus.
Puis à Los Angeles, à Shanghai, à Johannesburg.
Toujours le même comportement :
souvent immobile, parfaitement stable malgré les vents,
comme si la gravité n’avait aucune emprise.
Des vidéos commencèrent à émerger :
des drones sphériques, métalliques et lisses tournant lentement sur eux-mêmes.
Peu après, ils apparurent au-dessus de bases militaires, puis le long des côtes américaines :
de petites sphères surgissant de la mer et grimpant vers le ciel à une vitesse impossible.
La communication officielle : l’art de ne rien dire
Les gouvernements adoptèrent la même stratégie partout dans le monde :
"Drones non identifiés."
"Phénomènes météorologiques anormaux."
"Pas de menace connue."
"Nous gardons la situation sous contrôle."
Les journalistes, étrangement alignés, répétaient :
"Il ne faut pas affoler la population."
On évitait soigneusement le terme extraterrestre.
Les disparitions : C’est d’abord passé inaperçu.
Une touriste disparue à Lisbonne.
Un pêcheur manquant en Floride.
Un adolescent introuvable dans la banlieue de Tokyo.
Puis les chiffres s’accumulèrent.
En une semaine, plus de dix-sept mille personnes manquaient à l’appel.
Aucune scène de crime. Aucun témoignage fiable.
Parfois une caméra de surveillance captait un flash blanc, puis une silhouette disparaissait littéralement en une image.
Les complotistes parlaient d’enlèvements extraterrestres.
Les médias parlaient de "fugues dues à l’anxiété collective".
Les gouvernements gardaient un silence compact, presque orchestré.
Puis, plus rien.
Au douzième jour, tout cessa.
La comète ou le vaisseau disparut purement et simplement du ciel.
Aucune trace. Comme si elle avait glissé hors du réel.
Les drones cessèrent leur ballet.
Certains "tombèrent" dans l’océan.
Les disparitions cessèrent également.
Les dix-sept mille manquants ne furent jamais retrouvés.
Pas de corps. Pas de trace. Pas de survivant.
Les experts proposèrent tout et son contraire :
crise psychologique collective, phénomènes atmosphériques inconnus, nouvelle forme de criminalité mondiale, parasites hallucinogènes, fraude massive orchestrée sur les réseaux sociaux.
Les plus prudents reconnaissaient :
"Nous ne savons pas."
Les plus cyniques déclaraient :
"Le temps fera oublier."
Et pendant ce temps, dans les archives audio du Pentagone, une phrase enregistrée sans autorisation circulait en secret :
"Ils ont prélevé ce dont ils avaient besoin. Ils reviendront."