L’Aërico
«
Non
pas question, jamais je n’irai
»
répétait à qui voulait l’entendre Micha le simplet, depuis que
son grand frère lui avait raconté l’histoire l’Aërico le lutin
maléfique. Le lutin était censé défendre comme sa propre vie le
cerisier de la vieille démente du village, bien que techniquement la
sorcière habitait en dehors de celui-ci. Il fallait bien dix minutes
à pieds sur une route caillouteuse pour y parvenir, sans compter le
franchissement de la rivière. Une fois franchit vous pouviez
apercevoir une ancienne bicoque délabrée qui tenait debout par on
ne sait quel miracle. Ensuite il vous suffisait de contourner la
maison le plus discrètement possible, en effet il n’est jamais
opportun de se retrouver nez-à-nez avec une sorcière, cela fait
vous pouviez admirer le plus beau cerisier de votre misérable vie.
Mais malheur au pauvre inconscient qui aurait eu l’audace de
cueillir le moindre fruit, l’Aërico sans prévenir vous aurait
sauté sur le dos et mordu avec rage, à peine auriez-vous eu le
temps de lever vos bras qu’il aurait d’un bond rejoint les
branches du cerisier. Prit de panique vous auriez sans doute prit vos
jambes à votre coup, mais cela ne vous aurait pas sauvé du poison
que contient la salive du lutin. En quelques minutes vous auriez
senti votre corps s’engourdir, puis vos mains et vos pieds se
seraient mis à gonfler, gonfler, jusqu’à quadrupler de volume. La
douleur de vos membres inférieurs vous obligeaient à vous arrêter,
et si à ce moment-là personne ne vient vous secourir, vous auriez
de grande chance d’y rester pour de bon. Et pas ironie du sort vous
auriez servis d’engrais à un nouveau cerisier.
On ne saura jamais comment Thomas, le grand frère, convaincu cette nuit-là Micha de le suivre, quoi qu’il en soit, ils partirent muni d’une simple lanterne, de bâtons et « d’un sac à lutin ». Malgré les récriminations constantes de Micha ils parvinrent sans incidents à proximité de la maison de la sorcière. Ils contournèrent celle-ci à pas de loup, puis ils s’arrêtèrent nette, observant le cerisier majestueux avec crainte. Pour la première fois Thomas douta, après tout, personne jusqu’à maintenant à sa connaissance n’était parvenu à capturer un lutin vivant. Reprenant courage Thomas avança, laissant Micha figer derrière lui. Levant la lanterne au-dessus de sa tête, il eut un frisson en apercevant des yeux rouges d’une créature dans les branches du cerisier. « Sautes maudit lutin, viens me mordre si tu l’oses », ne se faisant pas plus prier l’Aërico surgit telle une flèche, déséquilibrant Thomas qui lâcha sa lanterne, de son autre main muni d’un bâton il frappa au hasard de la nuit. « Micha cria-t-il », ce dernier couru jusqu’à la maison et tambourina à la porte, tout en vociférant des jurons. Sous les coups la porte céda, une vielle femme était debout devant lui tenant dans les mains « un sac à garçon » qu’elle s’empressa d’une main de maître de jeter sur Micha le capturant sans coup férir. Nul ne sait ce qui advint des deux frères, mais quelques années plus tard si vous étiez assez courageux, vous auriez pu admirer non plus un, mais trois cerisiers majestueux dans la cour arrière de la sorcière.
On ne saura jamais comment Thomas, le grand frère, convaincu cette nuit-là Micha de le suivre, quoi qu’il en soit, ils partirent muni d’une simple lanterne, de bâtons et « d’un sac à lutin ». Malgré les récriminations constantes de Micha ils parvinrent sans incidents à proximité de la maison de la sorcière. Ils contournèrent celle-ci à pas de loup, puis ils s’arrêtèrent nette, observant le cerisier majestueux avec crainte. Pour la première fois Thomas douta, après tout, personne jusqu’à maintenant à sa connaissance n’était parvenu à capturer un lutin vivant. Reprenant courage Thomas avança, laissant Micha figer derrière lui. Levant la lanterne au-dessus de sa tête, il eut un frisson en apercevant des yeux rouges d’une créature dans les branches du cerisier. « Sautes maudit lutin, viens me mordre si tu l’oses », ne se faisant pas plus prier l’Aërico surgit telle une flèche, déséquilibrant Thomas qui lâcha sa lanterne, de son autre main muni d’un bâton il frappa au hasard de la nuit. « Micha cria-t-il », ce dernier couru jusqu’à la maison et tambourina à la porte, tout en vociférant des jurons. Sous les coups la porte céda, une vielle femme était debout devant lui tenant dans les mains « un sac à garçon » qu’elle s’empressa d’une main de maître de jeter sur Micha le capturant sans coup férir. Nul ne sait ce qui advint des deux frères, mais quelques années plus tard si vous étiez assez courageux, vous auriez pu admirer non plus un, mais trois cerisiers majestueux dans la cour arrière de la sorcière.
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