lundi 4 mars 2013

Coin écriture

J'ai participé au concours du mois de février sur le forum de Nostale. Il fallait écrire une histoire sur la Saint-Valentin plutôt façon gothique. J'ai terminé 3è avec une note de 6.75/20, pas si mal.

La Saint Grimm.

J’avais pour habitude de refuser toute proposition galante. Ma condition et ma morale me  l’interdisait. J’étais, qu’étais-je au juste ? Une aberration de la nature ? Un être maudit ? Un monstre ? Ou tout simplement une jeune fille en mal d’amour ? En réalité j’étais un loup-garou, ou pour parler dans le politiquement correct de notre époque moderne une Lycanthrope.

En ce jour maudit du 14 février je rasais les murs. Mes épaules recroquevillés, je regardais le sol ce qui fait que je ne le vis pas s’approcher. Sa voix était douce et haut perchée, ses premières paroles furent : « Une si charmante demoiselle ne devrait pas se mouvoir de la sorte. » Je ne l’avais jamais vue auparavant, il était d’une beauté à damner. Tain pale, cheveux mi long d’un noir foncé, il me fixait sans sourciller de ses yeux d’ébènes. Face à face je m’étais arrêté comme hypnotisé. Il aurait pu me demander la Lune, je lui aurai donné. « Rejoins moi ce soir au cimetière, je te délivrerai » m’avait dit-il. A ce moment-là j’ignorais ce qu’il voulait dire, mais un loup garou n’a pas peur pour lui-même, juste pour celle d’autrui et la pleine Lune n’était pas pour ce soir.

A la tombée de la nuit je me rendis en ce lieu sordide. J’attendis que le Gardien un peu benêt s’éloigne pour me faufiler à l’intérieur comme une ombre. « Sois la bienvenue, tu es ici chez toi. Je m’appelle Guillaume. Et je sais ce que tu es. Je peux lire en toi comme dans un livre ouvert. » Entendis-je. L’obscurité n’était pas un souci pour moi. Je m’approchais de lui toute tremblante d’excitation. L’amour ne s’explique pas, je l’avais enfin trouvé. Jamais aucune étreinte ne fut à ce point féerique.  « Je ne pense pas qu’ils aient pensé à nous dans le mariage pour tous, n’est-ce pas ma douce amie ? » Il sortit alors une dague d’argent de son manteau sombre. La lame, fait du seul métal qui pouvait me tuer, pénétra mon cœur sans résistance. « Tu es délivré de cette vie ». Telle fut les dernières paroles que j’entendis avant de sombrer dans les limbes.

Il y a encore quelques jours je hantais les anciennes catacombes du cimetière, qui furent au cours des sept dernières années ma demeure. En compagnies de nombreuses autres âmes perdues, victimes de Guillaume, j’y passais les meilleurs moments de mon existence. Je ne remercierai jamais assez mon charmant vampire qui par ses actes salutaires souhaitait y gagner sa rédemption. On dit souvent que l’argent ne fait pas le bonheur, eh bien dans mon cas si.

Fin.

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